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Tout comme le libertin apprécie les courtes périodes de chasteté, le cinéphile ,à l'occasion, savoure un film reposant, qui le ramène aux origines de sa passion.

Rompant avec la profondeur tragique que Richard Fleischer donna à " 20.000 lieues sous les mers ", les " yes men " de l'écurie Disney renouèrent avec les ambitions quelque peu limitées du cinéma " jeune public "en adaptant un autre roman de Jules Verne. Conscients de ces limites, oublions, un temps, la collision programmée de la terre avec la planète Mélancholia.

Pour encourager l'identification, les héros sont des enfants et des ados espiègles et obstinés, chapeautés par de truculents pépés dans lesquels se reconnaîtront les grands-parents venus accompagner leurs petits-enfants au cinoche.

Il y a ce bon vieux Maurice Chevalier, ex french lover, que sa popularité aux USA pousse à entonner une chanson revigorante ( grrrimpons..tsa tsouin...grrimpons... ), il est un géographe étourdi, incapable de prendre le danger au sérieux dans la tradition du professeur Nimbus.

Lord Clernavan joué par Wilfrid Hyde White ( vous ignorez son nom, mais vous reconnaîtrez de suite cet habitué aux compositions de digne aristocrate britannique) incarne un gentleman anglais moqueur et un chouia irresponsable.

Et enfin,l'incontournable naufragé rendu semi-dingo après un séjour imposé chez les primitifs, amène ce qu'il faut de truculence goguenarde.  

Les péripéties s'enchaînent allègrement d'Amérique du Sud en Australie. Nos amis amadouent un léopard, échappent aux serres d'un condor, évitent un tremblement de terre, une éruption volcanique, une inondation et rencontrent des Maoris plus clownesques que terrifiants. Ces indigènes qui, dans les " Tarzan ", sont en première ligne pour essuyer le feu des chasseurs ou dégringolent dans les ravins avec les provisions, sont, ici,  épargnés et rendus à leurs  jeux de grands gosses grimaçants.

Le monde des adultes, trafiquants d'armes liés au père disparu,menace cet univers ludique. A la tête de cette sinistre bande, la présence de George Sanders(1),cynique et élégant dandy, qui se désigna lui-même dans ses mémoires comme une fripouille", est aussi inattendue que réjouissante.                                                 

 la fin, la cellule familiale est reconstituée, s'agrandit même en incluant tous les protagonistes de l'aventure et les enfants du capitaine Grant, tout comme les jeunes spectateurs à la sortie du cinéma, retrouvent leur papa...                                                     (1)Pour Disney, Sanders prêtera sa voix au serpent Shere Khan du " Livre de la jungle "

 

Tag(s) : #Ciné -phil - Philippe guillaume
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