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Je me rends régulièrement en Palestine. A chacun de mes séjours la destruction de l’environnement géographique de ce pays, due à la colonisation israélienne, me heurte. L’accueil avec lequel je suis reçue, comme pour tous les étrangers de passage, m’émeut. « Ma maison est ta maison », nous disent les Palestiniens en nous souhaitant la bienvenue. Le peuple palestinien est un peuple accueillant, debout, ouvert sur le monde malgré l’enfermement dont il est victime. Il ne cesse de nous inviter à lui rendre visite, à le connaître, à témoigner de ce qu’il est.

Les Palestiniens d’Israël, représentent 20% de la population totale israélienne, soit plus d’un million d’habitants. Un tiers sont des réfugiés internes, déplacés lors de la guerre de 1948 ou au début des années 1950 (source Palestine Palestiniens. Groupe de Tourisme Alternatif). Ce sont des citoyens de seconde zone. Ils ne jouissent pas des mêmes avantages sociaux, sont victimes de discrimination.

Les Palestiniens « de l’intérieur » sont contraints de vivre soit à Jérusalem Est, soit en Cisjordanie, soit dans la bande de Gaza, sur une Terre amputée des 78% de ce qu’elle aurait dû être, dont l’espace vital ne cesse de diminuer en raison de la violence de l’occupation israélienne, de la colonisation.

Les Palestiniens de Jérusalem Est, capitale souhaitée de l’Etat de Palestine lorsqu’il adviendra, sont au nombre de 250.000 environ. Ils n’ont pas de carte d’identité mais un statut de résident, au même titre que les étrangers vivant en Israël, soumis à un contrôle drastique de la part des autorités israéliennes. Environ 250.000 colons israéliens, résidant dans des colonies illégales implantées tout autour de Jérusalem-Est, leur rendent la vie très difficile.

Les Palestiniens de Cisjordanie, au nombre de 2,75 millions , vivent sur un territoire plus petit que le département de l’Isère. La densité de la population y est de 450 personnes au km2.

Au sommet des collines, les nombreux colons israéliens présents, environ 300.000, surveillent les villages palestiniens, y commettent régulièrement des méfaits : destruction des oliviers, attaques des paysans qui travaillent dans leur champ, assèchement des puits palestiniens, vol des sources d’eau. Les Palestiniens sont contraints d’acheter l’eau qui leur appartient auprès d’une société israélienne, au prix fort. Le chômage atteint environ 35 %.

Les Palestiniens de Cisjordanie ont une carte d’identité palestinienne. Ils sont contraints de la montrer à chaque contrôle d’un soldat de l’occupation. Ils ne peuvent sortir que munis d’une autorisation israélienne, obtenue difficilement.

La Cisjordanie est divisée en 3 zones :

-la Zone A, où l’autorité palestinienne assure la sécurité et l’administration. Elle couvre 20% de la Cisjordanie, comprend 55% de sa population.

- la Zone B, où l’autorité palestinienne assure l’administration. Israël garde la responsabilité principale pour la sécurité.

-la Zone C, sous le contrôle total d’Israël pour la sécurité et l’administration. La zone C couvre 62% des terres de Cisjordanie, les plus fertiles et les plus riches en eau.

Les Palestiniens de la bande de Gaza, au nombre de 1,54 millions, enfermés dans une prison à ciel ouvert de 365 km2 depuis 2007, avec une densité de 4279 personnes au km2, souffrent régulièrement des bombardements intensifs de l’armée israélienne. La plupart sont des réfugiés de 1947/48. Le taux de chômage avoisine les 70%. Ils ont une carte d’identité palestinienne. Ils sont soumis à un blocus inhumain depuis 2007, ne peuvent emprunter que rarement le poste frontalier avec l’Egypte, à Rafah. Les autorités égyptiennes ne le permettent pas. La population s’appauvrit, manque de tout, tente de continuer de vivre dignement .

Vivre c’est résister _

En Palestine, le taux de scolarisation est de 92,4%. Les jeunes étudiant à l’université sont nombreux. Les responsables politiques, ceux occupant des postes dans l’administration, les services médicaux, ont bénéficié de bourses d’étude à l’étranger et sont compétents.

Dans les camps de réfugiés, les quartiers des grandes villes, des centres d’accueil pour les enfants, les jeunes, ont été ouverts. Ils proposent des activités de soutien scolaire, des activités autour de la danse traditionnelle palestinienne, de la musique, du théâtre. Les animateurs (trices) présents veillent à maintenir vivant le patrimoine culturel palestinien et permettre à ces enfants, ces jeunes dont ils ont la responsabilité de s’exprimer, de ne pas se laisser détruire par la violence dont ils sont victimes.

A chaque événement familial, naissances, mariages, les Palestiniens se retrouvent pour faire la fête. Ils partagent un repas traditionnel, dansent, tirent des coups de feu en l’air en signe de réjouissance. Lors des fêtes religieuses, les enfants sont habillés de neuf, vont de maison en maison recevoir des étrennes. Lors des fêtes nationales des défilés sont organisés. Chaque fois qu’un prisonnier politique, incarcéré en Israël, est libéré, les rues où se trouve sa maison sont pavoisées de drapeaux, de guirlandes, de son portrait. Il est porté sur les épaules par ses amis retrouvés. Tous, sa famille, ses voisins, viennent lui rendre visite et lui apportent des présents. Les Palestiniens restent joyeux.

" Palestine, un jour viendra, où tu vivras libre et en paix sur ta Terre."

Dany D.

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