Il y a des circonstances où écrire, c'est résister; les prisonniers et prisonnières palestiniens-ennes ont besoin de savoir qu'on ne les oublie pas, que malgré la désinformation et les chantages, le monde parle d'eux, d'elles.
Dans la Loire,comme dans toute la France et dans beaucoup d'autres pays, de nombreuses correspondances ont été établies, par le biais d'associations, avec des hommes et des femmes que l'occupant israélien a placés en détention, sous prétexte de "sécurité", en réalité pour faire pression sur eux et leurs familles et décourager ainsi toute tentative de révolte, bien souvent d'ailleurs sans leur signifier le moindre chef d'accusation. Presque systématiquement, les personnes arrêtées sont emmenées loin de chez elles, de façon totalement illégale, et retenues dans des prisons en Israël.
Pourtant,le courrier arrive à se frayer un chemin. Beaucoup des lettres que nous écrivons finissent par arriver à leurs destinataires et, parfois, des réponses nous arrivent aussi. En Arabe, en Anglais, parfois même en Français, car il ne manque pas de traducteurs, tant la solidarité sur place est forte, et la conscience que tout vaut mieux que le silence ; les deux documents joints sont des témoignages de ces échanges par lesquels les prisonniers expriment et déjouent à la fois leur solitude : le poème "feu et flamme" a été écrit en prison par une jeune femme, le nom a naturellement été changé. Le dessin est un hommage d'un prisonnier à sa soeur qui vient de réussir son diplôme, un signe d'amour et d'espoir.