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A Jean de la Fontaine, il faut rendre raisons.

Il a passé le temps, les modes, les saisons

Et ses fables nous suivent,

Alertes, tendres, douces, vives, 

Quatre siècles plus tard, bijoux de vérité

Dans ce siècle désenchanté.

 

Un poète, longtemps, cherchait honneurs et Muse

Dans le salon des Immortels.

Avait-il quelque don, quelque appui, quelque ruse

Méritant les Autels ?

Personne ne saura ; car pour atteindre l'Art

Blanc-seing ne suffit pas, ne suffit pas dollar !

Cet écrivailleur de poèmes

Quêta pour sa paroisse et signa tous les thèmes

- Les mauvais trop souvent -

A chercher d'où venait le vent.

Notre barde d'un sou parut trouver asile

Auprès de ces flatteurs qui flagornaient son style.

Il pérorait. Dans ce régal

De grands énoncés plein de vide,

Vers l'Enéide, 

Des héros il était l'égal !

Et l'on ne manqua pas de le lui laisser croire.

 

De cette histoire

Sans grande révolution,

Histoire de tout temps, toute condition,

Il apparaît, sans aucun doute,

Qu'égaler la Fontaine est ardu, somme toute,

Et que ce ne sont pas mille coups d'encensoir

Qui, donnés le matin, font poète, le soir !

Poésie en Stéphanie - Le poète fabriqué - Edouard Piolet
Tag(s) : #Poésie en Stéphanie, #Fables et fabulistes
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