CHANSON DU TISSERAND STÉPHANOIS
Le tisserand aux blanches mains
Que ne nourrit plus son métier
Tisse la soie et le satin
De moires tout ensoleillés.
Le tisserand aux blanches mains
Travaille fort dès le lever,
Tisse la soie et le satin
D’ors et d’argent parfois brodés.
Le tisserand, le tisserand,
Gagne son peu, gagne son pain,
Le tisserand, pauvre parent,
Gagne son bien, son peu de biens.
Le tisserand, le tisserand,
Croise les jours, croise les nuits,
Le tisserand tisse son temps,
Croisant la joie et les ennuis.
Le tisserand de bon matin
Tisse drapeau avec son cœur,
Il n’est de soie, ni de satin,
Et l’on n’en dit pas la couleur.
Alex CHAZAL revue Action Poétique
(Octobre 1959)