Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

L'histoire se déroule dans le Sud Ouest de la France, dans la ville de Sarlat, en Dordogne, durant la guerre de cent ans.

Le Roi d'Angleterre réclamait la couronne de France car les trois fils du roi  Philippe IV le Bel, étaient morts sans héritier masculin. La femme du Roi d'Angleterre, Isabelle, fille de Philippe le Bel,et donc l'héritière légitime de la couronne de France  fut écartée du trône par la " loi salique " qui interdisait aux femmes de régner. Les Seigneurs français qui ne voulaient pas d'un roi anglais qui les commanderait et régnerait sur leurs terres, désignèrent un grand seigneur, neveu de feu le roi : Philippe de Valois devint ainsi roi de France..

La guerre éclata alors et dura cent ans  ( 1337 à 1453 ) entrecoupée de trêves. La première période de la guerre voit les Anglais vainqueurs. Calais devient un port anglais. Le Roi de France est fait prisonnier et emmené à Londres ou il est contraint de céder la Bretagne, la Normandie, la Champagne et le Duché de Guyenne agrandi de l' Aquitaine, la Dordogne, le Rouergue au roi d'Angleterre.  Dans la seconde période de la guerre de cent ans, ce sont les Français qui remportent succès après succès. Jeanne d'Arc, jeune bergère venue de lorraine, avait redonné du courage aux troupes françaises par son audace et avait réussi à faire couronner à Reims le roi Charles.  Cette Bonne nouvelle avait couru dans tout le royaume comme une traînée de poudre.

A Sarlat la population enthousiaste avait décidé de résister coûte que coûte à l’avancée anglaise. Les cloches de la cathédrale Saint-Sulpice venaient de sonner à toute volée : les gens couraient dans les rues en hurlant

- Les Anglais ! Les Anglais ! Ils sont en chemin. »

Les troupes ennemies arriveraient dans un jour ! Cela faisait des mois que la province se battait et tenait bon contre l’occupant. Le parti anglais était très puissant dans le Périgord à cette époque. Mais de très nombreux et  vaillants chevaliers défendaient la cité invaincue de Sarlat.  Les habitants apprenant que l'ennemi était proche se réunirent près de la Tour de la Noblesse : il y avait des bourgeois, des commerçants, des paysans, des gens du peuple venus se réfugier dans la cité forte derrière ses remparts, des gens d'église et des nobles. Un écrivain public invitait à résister :

– En France la jeune pucelle résiste à Orléans...Nous devons faire de même !

Le nom de Jeanne d'Arc était sur toutes les lèvres, cette jeune fille avait su redonner l'espoir aux Français. Les gens de Sarlat la vénéraient. Sarlat pouvait tenir le siège des jours et des jours contre les occupants : ses greniers étaient pleins, mais la population rechignait à vivre un siège. Alors on décida de repousser les Anglais au-delà de la forêt des marronniers située à quelques kilomètres de la ville. Un bourgeois eut une terrible idée : comme c'était l'hiver et que les loups rôdaient dans les campagnes, ils s'approchaient des habitations. Le bourgeois proposa de poser quelques pièges afin d'en capturer quelques-uns. L'astuce fonctionna sauf que ce furent six louveteaux qui furent pris au piège et ramenés dans la cité. Le bourgeois expliqua la suite de son plan aux habitants :

- Attendons que les Anglais se soient installés dans leurs tentes, sous nos remparts. A la nuit tombée, nous sortirons avec les petits loups discrètement et nous les emmènerons jusqu'au camp des Anglais. Là nous les attacherons à des pieux puis nous reviendrons ici !

Ainsi fut fait. Dans la nuit qui suivit le siège de Sarlat par les Anglais, six habiles gaillards sortirent par une porte dérobée ( ayant au préalable bâillonné les louveteaux pour qu'ils ne donnent pas l'alarme) et s'approchèrent du camp anglais où ils attachèrent les louveteaux, avant  de les libérer de leur bâillon. Puis aussi silencieusement qu'ils était venus ils retournèrent  dans la citadelle.

Le stratagème porta ses fruits : les petits loups se mirent à hurler, ameutant aussi bien les Anglais que leurs parents louves et loups. Ces derniers, en grand nombre, foncèrent sur les Anglais à moitié réveillés et hébétés.  Affamées, les bêtes pillèrent toutes les provisions des Anglais. Les soldats effrayés ne purent riposter à temps et beaucoup moururent  sous les crocs des loups. D'autres loups, alertés par les cris et les hurlements tant des bêtes que des hommes accoururent des bois voisins pour continuer le massacre. Au petit jour, la moitié de la troupe était morte, l'autre moitié blessée et choquée.

Le prince qui commandait les troupes décida de battre en retraite car il n'y avait plus assez de provisions et la neige commençait à tomber drue. Mais la bataille n'était pas pour autant finie : lorsque la troupe voulut couper par le le lac gelé, les loups qui défendaient leur territoire se jetèrent à nouveau sur eux.... Il ne resta à peine qu'une trentaine de rescapés sur une  troupe qui en comptait  plus de trois cents ! Plus aucun Anglais n'osa dès lors s'approcher de la ville maudite : la ville des loups : Sarlat la Canéda !

Tag(s) : #les contes de Carmen Montet
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :