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Publié le par Sylvie Méheut

 

Dès le premier frisson qui carmine l’aurore

Alors que dans le ciel quelque nuage mousse

Je vois parfois surgir d’une ravine rousse

Le regard assombri del Cid Campeador

 

Captive, je descends cueillir dans la vallée

Le jasmin qui déjà entête les feuillages 

Si je tendais le bras j’effleurerais Carthage

O Grenade je meurs sous le dard de l'été

 

Quel ardent balsamier embaumera ma source

Quel amant pleurera au pied de l’amandier 

Où vont les gynécées de la chaste cité

Quand s'enfuient du sérail les grives andalouses ?

 

L’alfange du soleil poinçonne l’horizon

La terre s’incline alors gominant les alpages

Soudain du fond des âges résonne l’olifant

L’algazelle s'en va loin des coursiers sauvages

 

Dès le premier frisson qui tisonne le soir

Tandis que dans le ciel quelque mirage passe

Je vois se profiler un étrange rapace 

Attisant le néant de son vif étendard 

 

 


 

 

Tag(s) : #Poésie en Stéphanie, #Poésies
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