Revendication simple
Je ne demande rien, pour moi ni pour mon frère,
Rien, qu'à vivre ici-bas, tristement, longuement,
Je ne demande rien que la paix sur la terre,
Le droit pour les humains de s'aimer, simplement.
Mon bonheur se suffit, et je ne cherche guère
Un paradis possible où cessent les tourments.
L'instant présent m'accorde une joie éphémère
Et j'ai perdu l'orgueil des assouvissements.
Je sais qu'autour de moi chaque humble coeur aspire
A filer son destin de mal comme de bien
Sans recherche de gloire ou palme de martyre
Dans l'honneur du travail au combat quotidien
Avec pour ennemis seulement la misère
Et celle qui l'engendre absurdement : la guerre.
Marius Bailly - Poésie en Stephanie - 1995
Rondel en l'honneur d'Alain Bernardin
Les filles du Crazy sont peintes de lumière
le sexe est protégé par son dessin précis
et bloque nos désirs de visions éphémères
le poids de toute chair sur nos coeurs indécis
Sur l'autel incendié s'élève une prière
le chef d'oeuvre d'amour des filles du Crazy
de tous les continents avec des noms de guerre
de Paris ou Dakar d'Amérique ou d'Asie
Splendeur des corps sculptés yeux lourds plein de mystère
qui vrille notre temps d'un regard sans merci
musique de la courbe et des gestes concis
sublimité des seins ronds et des fesses aussi
tous les plaisirs rêvés tous les fruits de la terre
Les filles du Crazy sont peintes de lumière.
André Rocher - Poésie en Stéphanie - 1995