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En 1958, pas moins de 26 séries western occupaient les petits écrans outre-Atlantique, " Wanted dead or alive " était l'une d'elles et allait assurer la popularité de Steve Mc Queen. Cinq ans plus tard, en France, c'était comme si la télé remettait les compteurs à zéro et recommençait l'histoire du cinéma.

Je ne comprenais pas pourquoi les adultes s'obstinaient à l'appeler Steve Mc Queen car pour ma part je ne connaissais que Josh Randall ! Il était l'équivalent de ce que furent Charlot, Rio Jim, et Tom Mix pour mon grand-père. A bien y réfléchir, d'ailleurs, il n'y avait aucune raison de séparer l'interprète et le personnage :"Comme moi c'est un solitaire, un errant.. pour entrer dans sa peau, j'imaginais ce qu'il aurait fait dans telle situation et j'y ajoutais   ce que j'aurais fait personnellement ".

L'audace de la série consistait à donner le rôle principal à un " bounty killer ", un chasseur de primes et d'en faire un type sympathique. C'est sans doute pour ne point trop choquer le spectateur qu'on choisit de présenter la série en France sous le titre " Au nom de la loi " comme si Randall était le bras armé de la loi et de l'ordre alors que, profondément individualiste, il n'obéissait qu'à une éthique personnelle. On le dota aussi d'un fusil à canon scié, arme prohibée par le code d'honneur des gunfighters. Le générique s'ouvrait sur un gros plan de cette Winchester 30 40 modèle 1884 qui finit après une vente aux enchères à la ceinture de Gilbert Bécaud !

L'ironie caustique et désenchantée dont Randall faisait preuve délestait " Au nom de la loi " du sentimentalisme et de la guimauve qui plombaient les autres séries western. Elle annonçait les films de Sam Peckinpah ( dont Mc Queen fut un acteur fétiche ).

Les crapules ne laissaient pas la vie aux shérifs trop nouilles et les otages trépassaient sous les balles des voyous. Quant aux citadins, ils étaient ceux déjà rencontrés dans " L'homme aux colts d'or " ou " Le train sifflera trois fois " et Randall réitérait le geste de Gary Cooper jetant l'étoile de shérif hypocritement offerte par ceux qui, une heure auparavant, l'auraient sans hésitation sacrifié !

Une anecdote pour terminer et mesurer le succès de la série, mon tonton Loulou grand amateur de " films de cow-boys " regardait, des années après la première diffusion de " Au nom de la loi ", un film doublé  quand il s'écria soudain : C'est la voix de Josh Randall !

Tag(s) : #Ciné -phil - Philippe guillaume
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