Les belles expressions de la langue française : » Avaler des couleuvres «

Avaler des couleuvres, voilà une expression que nos politiques connaissent mieux que quiconque au vu de toutes celles qu’ils nous ont fait avaler ces derniers temps !

Pour avaler des couleuvres il faut cependant manifester une grande naïveté, ou accepter des affronts sans réaction apparente…Un excès de confiance peut parfois nous perdre et lorsque que nous nous en rendons compte le mal est fait : nous avons avalé la couleuvre ! Pire, bien que conscient de ce que l’on veut nous faire avaler, nous l’acceptons sans broncher…

L’origine de cette expression remonte au XVIIe siècle.
En effet, à cette époque on l’utilisait pour parler de quelqu’un qui était obligé d’accepter ce qu’on lui proposait ou infligeait sans pouvoir le refuser, et de là à celui qui finit par croire n’importe quoi sans émettre la moindre objection, il n’y a qu’un pas à franchir.

Mais quel lien avec les couleuvres ?

L’expression tiendrait son origine d’une époque où les anguilles, très présentes dans nos rivières, servaient de plat commun. Il est donc possible que certains hôtes par malice ou vengeance, aient servi à leurs invités des couleuvres en lieu et place d’anguilles d’apparence très proche. Et là, ou les invités ne s’en rendaient pas compte, montrant ainsi qu’ils avalaient n’importe quoi, ou ils s’apercevaient de la supercherie mais se taisaient pour ne pas faire d’esclandre et se fâcher avec leur hôte. Dans les deux cas soit ils faisaient preuve de naïveté soit ils subissaient par obligation.

Une autre origine, plus probable, viendrait d’une ancienne signification de « couleuvre » qui désignait autrefois un sous-entendu perfide ou odieux, auquel on ne pouvait ni répondre ni se justifier, sous peine de s’enfoncer davantage, et que l’on devait, pour ainsi dire, « gober » pour ne pas se fâcher. Bref, le genre de chose à laquelle il est difficile de répondre ouvertement et donc que l’on doit alors subir en silence. Le sens du mot « couleuvre « avait bien évidement un rapport direct avec le comportement du serpent, animal fourbe qui avait convaincu Eve de croquer la pomme.

De nos jours, avaler des couleuvres signifie à la fois être trop naïf au point de « gober n’importe quoi et « evoir subir sans mot dire certaines choses imposées par d’autres ».