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Une commission spéciale a été nommée pour élucider définitivement, s’il est possible, un troublant mystère. Celui-ci : où se trouve le crâne de Haydn, le vrai ?
Car, en réalité, on n’a pas exactement à déplorer la perte du crâne du fameux compositeur viennois qui vécut de 1732 à 1809. Ce que l’on regrette, c’est l’existence de plusieurs crânes dont chaque possesseur affirme l’absolue authenticité.
Quelques jours après les obsèques de Haydn une nouvelle terrifiante bouleversa l’Autriche : la tombe du compositeur avait été ouverte et quelqu’un avait décapité le corps de l’adorable auteur de Saisons.
Franz Kupling gardait chez lui le crâne d’un homme dont il était à peu près impossible d’établir l’identité. L’homme était fou. Néanmoins il fut admis que le jeune pianiste avait dit la vérité et que le crâne trouvé chez lui était bien celui du compositeur.
Le Prince Esterhazy fit ériger dans le parc de son château de Eiscustadt un magnifique mausolée dans lequel on ensevelit le corps de Haydn et le crâne découvert chez le pianiste Kupling.
Quelques mois passèrent et le prince tomba gravement malade. Au moment où il allait entrer en agonie il avoua à quelque uns de ses fidèles que le crâne enseveli n’était pas celui de Haydn et qu’en réalité, le véritable avait été emporté par un chirurgien français qui désirait l’offrit à Napoléon 1er.
La nouvelle ébruitée causa à l’époque une sensation profonde. Des caricatures autrichiennes représentèrent l’empereur des français portant sur l’épaule une besace d’où s’échappait des gouttes de sang.
Peu à peu le silence s’était fait lorsqu’en 1895 la Société Viennoise des Amis de la Musique organisa une vaste exposition dont le principal attrait de curiosité était …le crâne de Haydn.
Les héritiers du compositeur protestèrent, exigèrent des précisions que la Société se refusa à leur fournir. Un procès s’engagea, qui finalement, se termina en quenouille.
Mais depuis ce moment des crânes de Haydn se sont multipliés étrangement. Pour l’instant on en compte pas moins de huit, tant en France qu’en Amérique.
C’est pourquoi une commission spéciale composée de savants, de médecins et d’artistes a été nommée pour élucider définitivement ce mystère.
Y parviendra-t-elle jamais en dépit des recherches, des reconstitutions auxquelles elle va se livrer pendant de longs mois ? Il est permis d’en douter.
