Parme Ceriset - J'ai vu s'éteindre - extrait du recueil " N'oublie jamais la saveur de l'aube "
Je t'ai vu t'éteindre
A cause de la folie des hommes
Toi le guerrier du désert,
Tu n'avais peur de rien.
Je t'ai vu t'éteindre
A cause des pulsions de l'horreur
Toi, femme gibier de guerre
Des bourreaux de l’innommable.
Je t'ai vu t'éteindre
Toi qui n'avais pas la même couleur de peau
Que tes ennemis immondes
Qui se croyaient rois de la nuit.
Je t'ai vu t'éteindre,
Toi qui fus roué de coups
Pour avoir aimé un homme
Alors que tu es homme,
Mort d'avoir aimé.
Je t'ai vu t'éteindre
Toi mon amie souffrante,
Et pourtant ta guerre,
Tu l'avais gagné.
Je t'ai vu t'éteindre
Toi l'animal massacré
Par des êtres insensibles et vils
Que l'on appelle humains.
Quand entendront-ils
Tous ces êtres sourds
Que l'on se fout des différences ?
A fore de tuer
L'amour universel,
Ils finiront seuls
Rabougris, minables et honteux,
Quand se présentera devant leurs yeux hagards
La mort...si fière de les étouffer dans son grand drap noir.

Photo Julie Ladret