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Un mercredi comme un autre.
Enfin, pas tout à fait.
Hier, il a plu quand même.
Hier Choupette est morte.
Je l’ai mise dans un sac,
poubelle linceul 
des enfants sans existence.
Ce sont les éboueurs,
ce matin,
qui ont fait office.
De toutes façons,
je n’y connais rien
en liturgie des poules.
Déjà que celles des hommes,
j’ai plus que du mal.
Le vent ne décolère pas.
Ne décolore pas
non plus,
tout est si gris.

Un jour chômé de plus.
Un de plus sans éclat,
qui ne fait que la manche,
migrant qui demeure
à regarder la terre.
Quand vais-je revoir la mer ?
Je cherche des bras lumière.

Dans la chambre
ce matin,
mon corps refusait
d’aller graviter encore
un peu plus bas.
Les fantômes sont morts.
La vie d’Oise attendra.
Choupette ne vaudra pas une messe.
Un coryza de poulet,
faut relativiser,
alors tu penses.

La chienne, elle, s’est mise à l’unisson
de ce néant qui passe.
Elle dévore le vide avec avidité.

J’ai frappé dans le sac.
Illusion.
Rien ni personne ne connaît
ce qui fait une vie.
Les gants ne sont pas mains.
Mes mains ne sont personne.
Ne se promènent pas
sur d’autres corps.
Elle aussi, elles voudraient
faire la Manche,
celle qui emmène ailleurs,
vague et tangue
les espoirs.

Fin d’une histoire d’amour.

Une de plus.

Le soleil est tombé de vélo.
Fallait garder les petites roues.

Il pleut à nouveau Urbi et Orbi.

Je tremble toujours un peu plus.

Fin.

Photo Julie Ladret

Tag(s) : #poètes des profondeurs
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