Pour toi
j'ai soulevé jadis des volcans en fusion
décroché des lunes lointaines
échevelé des comètes fuyantes
bâti des châteaux sur des sables mouvants
navigué dans l'œil grand ouvert du cyclone
combattu des moulins en ruine ouverts
à tous les vents
apprivoisé les ombres qui rôdaient alentour
Pour toi
égaré entre les frontières du réel
aux des songes et des pleurs
je veux tisser des étoffes
de larmes de sourires et de sons
une longue traîne en patchwork de Petit Prince
sans planète et sans royaume
et sans autre couronne que celle de tes cheveux
noirs dressés sur la tête
Je te tirerai par les branches vers la lumière
là où tout refleurit
tu connaîtra un printemps si vert et ruisselant
que tu finiras bien par oublier cet âpre hiver
Et viendra le temps où les neiges qui enserrent
ton cur
s'évaporeront dans la douce chaleur du foehn
Tu seras à nouveau léger, dansant et fort !
Le phénix sur ton flanc blessé
prendra son envol flamboyant
Nous le regarderons danser sur l'horizon, libre, enfin !
les ailes déployées vers une aube nouvelle...