Un jour, un poème - Poésie en Stéphanie - Françoise Fournier - Retour ( au Vieux Closel )
Le brouillard de novembre
Collé à notre cheminée,
Agrippé aux tuiles neuves,
Abrutit l'herbe molle du jardin
Et les arbres d'alentour
Dans le silence feutré
Des horloges de campagne.
Une forme blanche effleure
La gamelle des chiens.
Toute griffe dehors
Le chat traîne son ennui
Dans la cour carrée
Ses pupilles en forme
D'étoiles brisées.
J'ai couru contre le vent,
Ballottée comme une brindille.
l'automne d'ici pleurait
A mon cou
Et gémissait sur mes talons.
J'ai couru dans le vent
Assaillie de mille peines,
Le corps en écharpe
Et l'oeil ouvert sur mes doutes,
Entre les pointillés,
J'ai gagné du temps sur le temps,
Le chien aboyait sporadiquement,
Les chats passaient en gémissant.
J'ai couru sans te le dire
Et sans le souffle d'avant !
Les graviers sous mes pas
Volaient en éclats
Brisant ici et là tous les mots
Qui ne s'évaporaient pas.
J'ai accusé la pluie ombrée
De demi-saison,
En plein désarroi.
Pour moi, le chat n'existait pas.
Ni les tuiles du toit
Et encore moins le bonheur
Qu'on construit pierre après pierre
Chez soi.
