Le Corbeau et le Renard balzatois
Parodie de la Fable de La Fontaine.
Fusée.
Dans n’in village,
In’ groûle volit in froumage,
Et sus in grand ourmeau s’en allit se pougé
Peur le mangé
— Cré mâtin ! serait ben demage, —
Pensit in vieux renard, —. que tieu vilain ozeau
Mangisse à l’y tout seul in si joli mourceau.
Tu le mangeras pas, va, ma vilaine bête,
Z’ou jure sûs ma tête.
Je va te dégoësér in discours ben fliateur
Qui touchera ton kieur.
De ton vilain poltrait, ferai si belle image
Que d’ton bet dans ma goul’ passera tou froumage.
Attends !
Au pied de toun’ ourmeau, tout d ‘suite je me rends :
« — Oh ! le joli piumage ? Oh ! la jolie p’tite bête !
» Serait-ou donc aneut in jour de grande fête ?
» Ohé! jo1i-t-ozeau, que fai-tu donc là-sus ?
» Ah! tès ! C’est toé courbeau ? je te couneussis pûs !
» Sandié-gârs, moun’ ami, Turluron, Turlurette !
» Quand tu fai ta toélette,
» Tu ne fai pas sembliant !
» Tu chausses toun’habit tout le pûs teurleuzant !
» Tès joli, sacredié, counV in’ petite amoure !
» Dans tout Balzat n’y a point avoure
» De pus bel ozeau que toé,
» Ma foé ! »
Après tieu beau discours, tielle imbécile groûle
De glloire se gonfflit,
S’arrondissit
Quem’ine boule
Et, ve z’ou pensé-ben, son froumage chéyit.
Le renard sautit d’sùs, l’avalit
Et dissit :
« — Hein ! Fiston ! Avour’ fai donc le crâne !
» Tu z’ou voé-ben, mon cher, tu n’es point qu’ine couâne !
» Toé qui t’ crés si malin
» Rappelle toé donc bein