dans la rue éclairée par le crépuscule
entre les cours où chante la connaissance morose
et les champs sombres sur lesquels crie un corbeau
un petit chien est tiré par une chaîne tendue.
le garçon qui le traîne à l’air d’un avenir aveugle
les yeux aigus comme un jugement il porte dans son cœur la décision
et sa tête est déliée comme l’horizon
il est absent comme ce qui va le tromper
brillant comme la lumière qu’on connaît une seule fois
il emmène le long de la pente des ténèbres le chien
qui grogne contre l’obscurité et déteste.
mais la raison est au-dessus des deux
de celui qui a commis des crimes mineurs
et celui qui tient la laisse
à aucun des deux
la mesure n’est donnée
aucun ne gère l’aboiement contre l’inconnu
aucun ne respire les motifs dont il se souvient
et personne ne sait ce qui est en gestation.
la raison sombre règle les comptes
ce qui arrivera arrivera dans la foi
que le danger est au-delà de la connaissance
que la voie de la mort est celle de la naissance du diable
et que la voie de l’amour s’ouvre en titubant
