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Avec l’accroissement de la population,
La Mort ne savait plus où donner de la faux.
Elle dut recruter, même sans formation,
Des assistants, lesquels ne firent pas défaut.
Fort surprise devant l’afflux des candidats
– Car, se croyant haïe par cette humaine espèce,
Elle ne pensait pas trouver tant de soldats
Tout prêts à expédier leurs frères ad patres -,
Elle remit entre leurs mains les instruments
Nécessaires à leur tâche de nettoiement :
Bombes aux dictateurs, couteaux aux assassins,
Matraques aux voleurs, fusils aux fantassins,
Pistolets aux malfrats, sabres aux djihadistes,
Poisons aux uns, cordes aux autres, et la liste
Des armes inventées pour tuer ses semblables
Serait, comme chacun le sait, interminable.
Pourtant la plus simple et la plus utilisée,
Capable d’affamer, de ruiner des nations,
A la disposition de banquiers avisés,
Était l’argent, le nerf de l’extermination.
Mis à feu et à sang, creusant sa propre tombe,
Le monde périt dans l’effroyable hécatombe.

Alors, en contemplant massacres et tueries,
Guerres, attentats sur la planète en furie,
La Mort, au-delà de ses espoirs satisfaite,
Comprit qu’elle pouvait prendre enfin sa retraite.

photo Julie Ladret

Tag(s) : #Fables et fabulistes
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