La nuit est seule
Sans lumières, elle sommeille
Lourde fatiguée du jour passé,
Elle me raconte quand je la réveille
Balbutiante
Elle me dit :
Les rêves te diront
Laisse à la nuit le silence
Je t'offre le rayon de lune
Une lointaine étoile veille
Apaise tes questions, tes épines
L'heure de ta mort n'est pas encore venue
La nuit est seule
Ma vie a invité un peuple étrange
Fantasques revenants
Clowns quand je pleure
Sages indécents
Quand mon vide implore
Des hommes fantasmés
Qui auraient la souffrance
Qui auraient comme moi
Aux rêves éperdus
Poursuivi tant de rêves
Leur monde est pauvre
Aux jalons où je guide
Les ruines de l'amour
Refleuriront demain
J'ai cueilli l'églantine
Donnez-moi vos doutes
Vos piqûres de questions
Vos amours provisoires
Que vous crûtes immortelles
Les passions sont souffrance
Inoubliables permanences
Naïve idéaliste
Pour lui, à me donner
Me consumer
Corps et âme
Ainsi deux mots vécus
A en vivre à en mourir
Mais l'abandon
Mon seul exil
Native exclusion
Je suis la magicienne
La ravaudeuse
Un mot d'une autre
Un tableau inconnu
Tisse ce lien que je transmets
Parce que je sus aimer et donner
Suis-je aimée ?
Le chemin d'un retour impossible
Lui,
Que je revis un onze septembre.
Anniversaire de tant de morts et de commémorations.
Son nom inventé sera dans tous mes textes
Jeff Moore.
Pour nos voyages irlandais
Pour l'insulaire qui fut ma tristesse
Qu'après je ne sus plus pleurer.
Lacrymales, parfois reviennent
Enfin !
Pleurer, rire, et me libérer.