Colomb, à Calais, conseille aux associations qui soutiennent les migrants « d'aller exercer leurs talents ailleurs ». Où ça ? Au ministère de l'Intérieur ? Zeus, on s'en doute, est sur la même ligne et fustige, lui aussi, les associations : lorsqu'elles « encouragent ces femmes et ces hommes à rester là, à s'installer dans l'illégalité, voire à passer clandestinement de l'autre côté de la frontière, elles prennent une responsabilité immense. Jamais, jamais elles n'auront l'État à leur côté ». C'est dommage, ensemble ils feraient certainement du bon boulot. Peut-être même éviteraient-ils qu'Afghans et Érythréens se mettent sur la gueule.
Le même Zeus, en Corse, à propos du préfet Érignac : »L'assassinat du haut fonctionnaire ne se justifie pas, ne se plaide pas... ». Sardou ne chantait pas autre chose dans « Je suis pour » ( la peine de mort ) : « Tu n'as plus besoin d'avocat ». Quand il aura quitté l'Élysée, le Président pourra toujours se reconvertir dans la chanson beauf.
Agression à Sarcelles d'un gamin de 8 ans portant une kippa. Le parquet de Pontoise a retenu le mobile antisémite. Plus perspicace, tu meurs !
Dans le même ordre d'idée (« Le Canard ») : la mairie de Paris a organisé cet automne, pour 224 580 euros, 7 conférences citoyennes pour parler de la propreté dans la capitale. Une des conclusions de ces débats : « La perception de la propreté à Paris se fonde en négatif sur des constats relatifs à la malpropreté ». Tu l'as dit, bouffi !
Le Canard » encore : embauché chez Deloitte Consulting, Stefan, jeune analyste, a envoyé à ses supérieurs et ses collègues une chanson à la gloire du groupe :
« Nous sommes nés unis
Mais nous cherchons
Une voix qui nous soit propre
Afin d'avoir un impact qui marque.
Refrain :
Deloitte appelle
Deloitte appelle
Et crie ton nom (bis) ».
Le jury du Nobel de littérature va devoir choisir entre « Zadig et Voltaire », Christophe « Barbant », Stefan et peut-être Zeus. Bon courage !
D'accord, la guerre sévit toujours en Syrie, en Irak, au Yemen … mais chez nous, d'une part il y a des inondations et même de la neige ( eh oui, en février !), le tout alimentant les JT, et puis il y a les automobilistes et les motards qui vont être contraints de rouler à 80 sur les routes secondaires. Dimanche 4 février, les conducteurs de 2 roues se sont mobilisés en masse pour protester. En voilà qui ont compris où se situaient les vraies priorités.
On le savait mais ça se précise : avec son projet de départs volontaires, Zeus veut faire la peau à la fonction publique. Une dénommée Agnès Verdier-Molinié, présumée économiste, libérale en diable, trouve ça très bien. On l'invite régulièrement dans les débats télévisés : le lundi 5 février, elle participait à « 28 minutes », l'émission d'Élisabeth Quin sur ARTE et nous a resservi sa rengaine : foin des fonctionnaires, il faut tout privatiser.
J'ai vécu quelques mois comme étudiant à Berlin-Est, à la fin des années 60. Bien sûr il y avait la STASI, les Vopos, les chiens tueurs ( en tant qu'étranger, je n'ai pas eu affaire à toutes ces bêtes-là, Dieu merci! ), mais j'ai pu voir ce qu'était un service public digne de ce nom. Pour prendre un seul exemple, les trams, souvent vides, circulaient toute la nuit. Si l'on voulait en prendre un à 3 ou 4 heures du matin, c'était possible. Ne pourrait-on avoir la même chose sans la dictature ? Ça vaudrait le coup d'essayer. À moins que la course au rendement ne soit une fatalité.