Les animaux qui voulaient se choisir un président - Carmen Montet
Les animaux qui voulaient se choisir un président
Ils étaient venus des quatre coins
Des savanes, des déserts, des jardins
Venus assister au grand débat
Pour élire leur président, leur candidat.
Le candidat à l'investiture suprême
Celle du président des animaux
Celle du grand chef des troupeaux
De tous les fauves, reptiles, et sirènes.
Ils étaient là cinq sur des bancs
Il manquait cependant
Six autres « petits » prétendants
Qu'on avait jugés inintéressants !
Le public était venu nombreux
Soutenir son champion
Et les candidats anxieux
Attendaient fébriles l'émission.
D'abord ce fut la hyène sévère
Qui se mit à parler sans mystère
Des bêtes migrantes étrangères
Qui envahissaient nos frontières .
Puis ce fut le tour du vieux chien
Bon orateur bon tribun
Qui fit fi de tous ses adversaires
Les renvoyant dans la poussière.
Vint un jeune étalon
Tout neuf sans blason
Qui voulait réconcilier tout le monde
Et faire une ronde autour du monde.
Et puis il y eut le corbeau silencieux
légant jusqu'aux yeux
Bien que gêné par des casseroles
Qui lui pendaient au nez au cou aux épaules
Do ré mi fa sol !
Et enfin un joli chat gris
Qui semblait se fondre dans la nuit
Qui proposa la pâtée universelle
Pour que la vie soit belle !
Tous discouraient longtemps
Faisant fuir les assistants
Ennuyés par ces longueurs
Et les promesses de ces farceurs .
Ils allèrent de ce pas
Grossir les rangs
De ceux qui ne votaient pas
Ou qui voteraient blanc.
Moralité
Ni hommes ni bêtes
Ne mérite qu'on le traite
Sans égards ni considération
Sans risquer la révolution !