Odeurs des fougères et des lavandes
Derniers souvenirs de l'été
Après de longues vacances
Dans le Sud de la France
Qu'il fait bon reprendre
Le chemin des écoliers.
La classe de ma mère
Après des mois désertée
Sentait la cire, le bois, la terre :
Ces odeurs emprisonnées.
Nous jouions en chemin
Les jours de la rentrée des classes
Nous glissions sur la glace
De la rosée du petit matin.
Les grands vols d'hirondelles
Recouvraient soudain le ciel
Nous pénétrions en rang dans la salle
Silencieuse, ornée de cartes murales
Nous allions nous asseoir et nous préparions
Nos stylos-plumes , nos buvards, et nous attendions ...
Qu'un rayon de lune , une mouche, ou un bourdon
Nous prêtent fortune et nous délivrent de nos leçons !
Puis je regardais par la fenêtre
Les platanes et les grands hêtres
Danser comme des ballerines
Quand le vent soufflait sur la colline.
Je rêvais alors d'étang de sauvagines,
D'îles au trésor, de cités d'or.
O souvenirs de nos poésies
Quand, devant la classe réunie,
Je devais déclamer quelques vers
Empruntés à Rimbaud ou à Prévert.
O souvenirs de nos lectures
Evasion simple ,dans la nature
Qui nous emmenaient bien au loin
Sur d'autres rives, d'autres chemins.
O souvenir de ce temps d'écolier
Où tout était rire, tout était si léger
De l'enfance joyeuse et insouciante
Des heures heureuses et si charmantes.